Aussi appelé « capacitisme » (en anglais « ableism »), le validisme désigne la façon dont est perçu le handicap dans notre société. Souvent mises de côté, parfois infantilisées ou objectivées, les personnes en situation de handicap aspirent simplement à prendre leur place telles qu’elles sont. Entre maladresse et bienveillance mal placée, voici 4 remarques à ne plus faire pour ne pas tomber dans le piège du validisme.
Dans la vie de tous les jours ou sur des vidéos relayées sur les réseaux sociaux, il est fréquent de voir les personnes en situation de handicap comme les sources d’une admiration sans borne. Parce qu’ils ont surmonté l’épreuve du handicap, ils seraient des héros. Oui mais voilà, cette vision contribue à objectiver ces personnes, alors qu’elles ne souhaitent aucunement être une inspiration pour les autres mais plutôt se prouver et prouver aux autres qu’elles sont « capables ». De plus, en se comparant à elles, les valides ne se rassurent-ils pas de leur absence de handicap, renforçant ainsi leur position de « privilégiés »?
À l’opposé de la remarque précédente, cette phrase sous-entend que la vie de la personne en situation de handicap ne vaut même pas la peine d’être vécue. Parce que nous ne n’y avons jamais fait face, nous avons, en tant que valides, la fâcheuse tendance à associer le handicap ou la maladie aux émotions négatives (tristesse, frustration, isolement). Or, qui nous dit que cette personne est malheureuse et misérable ? On dit qu’on ne voit que 10% de ce que vit une personne. Apprenons donc à la connaître avant d’émettre des suppositions.
Même si elles sont bienveillantes, certaines attitudes sont perçues comme démesurées ou infantilisantes pour les personnes non valides. Pousser un fauteuil roulant ou parler plus fort à une personne sourde n’est peut-être pas la meilleure idée sur le moment. Prenez le temps de demander à la personne si elle a besoin d’aide (peut-être que ce n’est pas le cas), et comment vous pouvez l’aider. Et pensez à lui demander son consentement en cas de contact physique.
Dans l’inconscient collectif, « handicapé.e » veut souvent dire « incapable ». L’accès à l’emploi est donc un luxe refusé à bon nombre de personnes en situation de handicap. Et sans surprise, les femmes sont les plus touchées par ce problème. Seul 1% des femmes handicapées occupent un poste de cadre, contre 14% de valides et 10% d’hommes en situation de handicap (Source : Défenseur des droits). Le temps est donc à la pédagogie sur les différentes formes de handicap et à l’inclusion active des personnes non valides dans l’entreprise.
Face aux propos validistes d’une élue LR, Audrey Henocque, première adjointe de la ville de Lyon, a récemment rappelé la définition du handicap selon l’ONU. Celle-ci se compose de 3 éléments que sont la déficience (physique, intellectuelle, etc.) de la personne, le rejet de la société et les difficultés d’accessibilité. « C’est cette conjonction qui crée le handicap », assure-t-elle. Il reste donc à effectuer un travail de fond pour réduire, et à terme, supprimer les 2 derniers facteurs.
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"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir mais de le rendre possible" A. De St Exupéry